Qu’est-ce que le Trouble Développemental des Coordinations, appelé plus couramment dyspraxie.
Les signes d’appel selon l’âge :
Entre 4-6 ans : difficultés d’habillage, pour dessiner, pour se déplacer (sauter, faire du vélo, nager), dans le maniement des couverts et des ciseaux…
Entre 7-16 ans : difficultés d’écriture, d’habillage, dans les activités de construction (utilisation du compas, règle…), dans les jeux de ballon, peu d’endurance ou chutes à la course, le langage est surinvesti, apprentissage de la conduite…
Un trouble du neurodéveloppement
Le Trouble Développemental des Coordinations (TDC) fait partie des troubles du neurodéveloppement. Il se caractérise par une maladresse anormale et/ou une difficulté à acquérir de nouvelles coordinations.
Les troubles du neurodéveloppement se définissent par un ensemble d’affections qui débutent durant la période du développement. Ils sont responsables d’une déviation plus ou moins précoce de la trajectoire développementale typique. Ils entraînent des difficultés significatives dans l’acquisition et l’exécution de fonctions spécifiques intellectuelles, motrices, sensorielles, comportementales ou sociales. L’étiologie (causes) présumée des TND n’est pas univoque. Les TND sont des affections complexes dont les facteurs de risque sont multiples et diversement associés : génétiques et environnementaux, survenant en pré-conceptionnel, ante, péri ou postnatal.
Le TDC peut se manifester de façon différente d’une personne à l’autre. Il peut s’agir d’une simple lenteur à l’incapacité totale d’apprendre ou d’exécuter un mouvement. Le trouble peut concerner une seule activité (exemple : habillage), un seul domaine (exemple : motricité fine) ou généralisé à l’ensemble des coordinations.
C’est un trouble fréquent : entre 1,8 et 27,7 % des enfants d’âge scolaire. Les risques de comorbidités (association de troubles) sont élevés notamment avec le TDAH.
Le diagnostic est assuré par une équipe pluridisciplinaire :
–psychomotricien ou ergothérapeute qui réalise un bilan moteur à l’aide de tests standardisés, du recueil auprès de la personne et de son entourage (famille, école) de la plainte au quotidien et des étapes du développement psychomoteur.
–ophtalmologue et orthoptiste pour écarter un trouble neurovisuel.
–médecin qui pose le diagnostic en écartant tout autre pathologie qui pourrait expliquer le déficit moteur.
Rééducation et évolution
Les personnes avec un TDC ont un risque augmenté de développer des troubles anxieux, émotionnel, du comportement ou des symptômes dépressifs. En effet en raison de la confrontation régulière à l’échec (école, activités de loisirs, tâches quotidiennes) on peut observer une baisse de l’estime de soi chez le sujet. On peut également constater des comportements d’évitement dans les jeux avec les pairs ou dans les activités scolaires. Il peut également exister un sentiment de frustration en raison des efforts fournis ou des remarques de l’entourage. Il est donc important de réaliser les bilans pour accompagner la personne le plus tôt possible.
Le psychomotricien accompagne la personne avec un TDC dans la compréhension de son trouble et dans la prise de conscience de ses points forts et ses ressources. Il peut également le soutenir dans la découverte de stratégies au travers la rééducation psychomotrice, l’approche CO-OP (Orientation Cognitive pour les Occupation Quotidiennes) et un travail de métacognition. Enfin, il peut préconiser des aménagements au domicile, à l’école ou dans les loisirs.
Les études scientifiques montrent qu’il y a une persistance du trouble à l’âge adulte chez 50% à 70% des sujets. Cependant, l’impact est moindre car la personne se détourne des activités qui lui posent problème et adapte ses activités de loisirs. L’apprentissage de la conduite peut se révéler plus compliqué et demander un apprentissage spécifique (des auto-écoles avec des moniteurs spécialisés existent, une rééducation psychomotrice en parallèle peut être soutenante) ou des aménagements (apprentissage plus long, privilégier la voiture automatique…).
